Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/403

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

veuve d’un fonctionnaire du service vicinal parisien, nous avait écrit qu’elle était, depuis le 25 septembre, sans nouvelles de son fils Max, sous- officier de réserve. Je me suis renseigné au quartier général. J’apprends ce soir que le pauvre garçon a été tué, à la fin de septembre, dans un combat nocturne, à la ferme du Godat, au nord de Reims. C’était un jeune architecte d’avenir, ancien élève de l’École des Beaux-Arts. Quoique fiancé depuis peu, il était parti très brave et très ardent. Nous l’aimions beaucoup. En le pleurant ce soir, nous pensons à sa mère et à tant d’autres mères qui déjà sont en deuil.


Vendredi 23 octobre

Je continue à me renseigner de mon mieux sur la marche des. fabrications. Les manufactures de Saint-Ëtienne et de Châtellerault ont livré, depuis le 1er août, l’une 136 mitrailleuses, l’autre 78. Tels qu’ils sont prévus, les rendements journaliers successifs passeront, d’ici à la fin de décembre, de 3 à 5 pour la première, de 2 à 3 pour la seconde. C’est peu. La livraison des mitrailleuses Hotchkiss doit commencer fin novembre. Mais le rendement, d’abord escompté, de 100 par mois, ne sera pas tout de suite atteint. Nous avons commandé 500 mitrailleuses aux États-Unis et 2 000 en Angleterre. Le général Hirschauer m’a remis une longue note, signée de lui, sur la situation actuelle de notre aviation. Le nombre des escadrilles en service est de 38, non compris une unité, composée de 3 appareils Maurice Farman, affectée à l’armée de Langle de Cary et employée à des missions diverses. Toutes sont dotées d’obus percutants, de fléchettes et d’engins incendiaires. De nouveaux