Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/418

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me montre les tranchées que les Allemands ont ouvertes au moment où ont commencé, contre leur attente, les batailles de l’Ourcq et de la Marne. Quoique improvisées, elles sont profondes et aménagées avec un art consommé. Le général me conduit ensuite à celles qu’il fait creuser depuis deux mois. Les travaux ont été poussés avec une remarquable activité et j’en félicite Gallieni. « De l’étude des premiers événements de la guerre, me dit-il, nous avons pu dégager des enseignements positifs, dont nous nous sommes inspirés. Nous ne considérons plus les défenses prévues dans les anciens plans que comme un ultime réduit. Nous avons cherché à reporter la résistance aussi loin que possible de la ville, en organisant les champs de bataille destinés à être éventuellement occupés, partie par la garnison mobile, partie par les armées de campagne. C’est de cette conception, fruit de l’expérience, qu’est déjà sortie la ligne que nous avons tracée du Thérain à l’Automne. À gauche, cette ligne s’appuie à une tête de pont que nous avons établie au nord de Beauvais ; à droite, elle file jusque vers Longpont et la vallée de la Savières. Elle est jalonnée par des défenses que nous avons préparées le long du Thérain, en aval de Beauvais, le long de l’Oise entre Creil et Verberie, le long de l’Automne et enfin sur les lisières nord des forêts de Villers-Cotterêts et de Retz. Tous ces travaux ont été uniquement exécutés par les troupes du camp retranché. Outre ces lignes, nous avons voulu en créer une nouvelle, qui permettrait, le cas échéant, de reporter la lutte encore plus au large. Elle est maintenant en voie d’exécution. Je vais vous y conduire. Elle appuie sa gauche à l’Epte et sa droite à