Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/456

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Longue conférence avec Viviani, Millerand, Thomson, Ribot, au sujet de la malheureuse question de la poste aux armées. Le ministre de la Guerre a enfin arraché quelques réformes au G. Q. G. : la nomination d’un inspecteur général des postes à la tête du service, le remplacement des secrétaires d’état-major du bureau central par des postiers militaires, le doublement des payeurs par des postiers, l’adjonction de postiers aux vaguemestres. Mais les plaintes n’ont pas encore cessé. Il n’est cependant pas admissible que les combattants ne puissent pas correspondre plus régulièrement avec leurs familles. Je reviendrai donc à la charge.

Nouvelles déceptions à propos du matériel. La fabrication n’a pas donné ce qui m’avait été annoncé. Les usines expliquent leur retard par des difficultés de mise en train. Il a fallu exiger la coopération de sous-traitants, souvent nombreux, qui n’avaient qu’une connaissance imparfaite du travail à exécuter. Il semble, d’ailleurs, que certaines maisons, même parmi les plus importantes, n’aient pas toujours guidé leurs sous-traitants avec assez d’activité. La plupart des industriels se plaignent, en outre, de l’arrivée tardive du personnel sur lequel elles comptaient pour utiliser leur outillage et qui leur avait été promis. Une partie des ouvriers qu’elles ont demandés n’a pu, en effet, être retrouvée aux armées qu’après des délais parfois un peu longs. Comme les renseignements qui me sont fournis à cet endroit me paraissent insuffisants, je fais prier le directeur de l’artillerie de venir conférer avec moi ou de m’envoyer un de ses collaborateurs. Millerand, qui l’apprend, me demande de ne pas convoquer