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CHAPITRE X


Joffre reçoit la médaille militaire. — Visite aux armées de l’Est. — À Verdun. — Au Grand-Couronné. — La sœur Julie de Gerbeviller. — Visite au roi George V. — Nouveau séjour à Bordeaux. — À la recherche du Japon. — Rentrée définitive à Paris.


Mercredi 25 novembre

Nous arrivons à Paris vers huit heures du matin par un temps froid et neigeux. Le ministre de l’Intérieur, les préfets, le général Gallieni, nous attendent à la gare. À peine quelques curieux sur les quais de la Seine. Aucun journal n’a annoncé notre venue, la censure ayant, paraît-il, interdit toute allusion à mon projet de voyage dans l’Est. Nous rentrons à l’Élysée, presque inaperçus. Nous trouvons les appartements à demi réinstallés par les soins de M. Tronchet, architecte, et de M. Perrin, chef du service intérieur. Mais ma pièce favorite, la seule où je me sente à peu près chez moi, ma « librairie » du premier étage, est encore vide. Mes livres personnels, transportés en septembre au garde-meuble, y sont restés. Je me demande si, pour les réintégrer sur leurs rayons, on attend l’autorisation du G. Q. G.

Je reçois de M. Myron T. Herrick, qui va quitter l’ambassade des États-Unis, une lettre où il m’exprime, une fois de plus, ses vives sympathies