Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/489

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sir Ed. Grey a dit sans insister autrement : « Il serait désirable que la France fît comme nous. » Oui, certes, ce serait désirable, et il y a quelque chose d’absurde de notre part à rester, en temps de guerre, éloignés d’un poste d’observation aussi important que le Vatican. Mais le gouvernement français voudra-t-il le comprendre ?

Autre télégramme. Le chargé d’affaires de Grande-Bretagne au Caire considère comme imminente la publication par son gouvernement d’une déclaration annonçant la déchéance du Khédive, son remplacement par le prince Hussein et l’établissement du protectorat britannique9.

Nouvelle initiative de M. Sazonoff. Il a, dit-il, des raisons de présumer que le concours effectif de la Bulgarie contre l’Autriche pourrait être obtenu sans retard, si les trois puissances lui garantissaient l’acquisition de la Thrace jusqu’à la ligne Enos-Midia et le partage de la Macédoine sur les bases de l’accord de 1912. Jusqu’ici rien de nouveau ; M. Sazonoff tient seulement à nous montrer qu’il a les illusions tenaces ; mais il ajoute : « Toutefois, considérant l’importance décisive que la Grèce et la Serbie attachent à maintenir la contiguïté de leur frontière, M. Sazonoff nous suggère de réaliser ce voisinage aux dépens de l’Albanie10. » Delcassé devrait bien se décider à jeter un peu d’eau froide sur cette imagination trop échauffée.

D’autre part, M. Paléologue télégraphie : « La difficulté que j’éprouve à obtenir des renseignements précis sur la bataille de Lodz me fait