Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/543

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inéluctable… Et puisque, malgré leur attachement à la paix, la France et ses alliés ont dû subir la guerre, ils la feront jusqu’au bout. Fidèle à la signature qu’elle a attachée au traité du 4 septembre dernier et où elle a engagé son honneur, c’est-à-dire sa vie, la France, d’accord avec ses alliés, n’abaissera ses armes qu’après avoir vengé le droit outragé, soudé pour toujours à la patrie française les provinces qui lui furent ravies par la force, restauré l’héroïque Belgique dans la plénitude de sa vie matérielle et de son indépendance politique, brisé le militarisme prussien, afin de pouvoir reconstruire sur la justice une Europe enfin régénérée. »

Cette déclaration, que tous les ministres, socialistes et autres, avaient entièrement approuvée et qui définissait clairement nos conditions de paix, a été accueillie avec enthousiasme. Le gouvernement a ensuite déposé un certain nombre de projets de lois, qui ont été renvoyés aux commissions compétentes. La séance a été levée et les Chambres se sont ajournées à demain.

Pendant que le Parlement donnait ce bel exemple de patriotisme, nos armées et celles du maréchal French continuaient, sur l’ensemble du front, leurs vains essais d’offensive. Il semble que nous n’ayons progressé nulle part.


Mercredi 23 décembre

Puisque le général Joffre me demande d’ajourner mon voyage en Alsace, je n’aurai donc pas la joie de porter moi-même des cadeaux de Noël aux enfants des communes occupées par nos troupes. Nous nous donnons du moins, Mme Poincaré et