Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 8, 1931.djvu/12

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impérial nous enverra mensuellement des troupes, après l’expérience faite par une première brigade. Sur l’invitation de l’empereur, il s’est entretenu avec le général Polivanow, ministre de la Guerre, et avec le général Alexeïeff, chef de l’état-major général des armées. Le principe de l’envoi de soldats d’infanterie russes en France a été accepté, sous réserve d’un essai préalable qui s’effectuera dans des conditions déterminées. Les soldats russes iront en France, non pas à titre d’isolés à verser dans les corps français, mais en unités russes constituées et avec des cadres russes à compléter par des officiers français. Ces unités seront armées en France du fusil réglementaire des troupes françaises. L’envoi comprendra une brigade d’infanterie, composée de deux régiments, avec bataillons de dépôt. La brigade aura à sa tête un général russe ; les régiments, chacun, un colonel russe. Si cette expérience réussit, Doumer reste convaincu, malgré les télégrammes décourageants qui nous ont été envoyés, que nous recevrons ensuite d’autres troupes mensuellement. Il se déclare d’ailleurs prêt à retourner en Russie au mois de mars pour assurer la réalisation des promesses qui lui ont été faites.

M. Vesnitch, ministre de Serbie, me remercie, de la part du roi Pierre, de la croix de guerre que nous avons conférée au vieux souverain. Il suppose que Pierre, devenu très mystique, s’est fait conduire à Salonique, pour se rendre ensuite an mont Athos et s’enfermer au couvent. Les Serbes, me dit le ministre, nous sont très reconnaissants de ce que la France a fait pour eux.

Briand, qui m’apporte ses comptes de fonds spéciaux et son projet de quitus pour 1915, me