Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 8, 1931.djvu/19

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nord-est de Château-Salins, du côté de Hampont. Nous avons, de notre côté, une pièce de 16 en avant de Nancy, dans la forêt de Champenoux, une pièce de 24 un peu plus à l’est devant Hoéville, une de 24 et une de 16 plus à l’est, encore, vers Arracourt. Ces quatre pièces de marine sont les seules que nous ayons pour défendre Nancy contre le 380. Par des chemins boueux et détrempés, je vais voir la première et les deux dernières. Je prie Pénelon de signaler à Joffre l’insuffisance de cette artillerie. On a réclamé des pièces de 100 T. R. Mais elles ne pourront pas détruire le 380 que les Allemands reculeront, car il peut tirer de plus loin, et nos batteries à nous sont, au contraire, à bout de souffle.

La nuit tombée, nous revenons par Einville et Lunéville ; nous traversons Nancy, beaucoup plus animé que dans la journée, et je reprends mon train à Champigneulles pour Paris.

Samedi 8 janvier.

Conseil des ministres. Je demande à Gallieni et à Lacaze d’envoyer d’autres canons de 16 et de 24 à Nancy. Lacaze croit, comme moi, que les 100 T. R. seront tout à fait insuffisants.

Ribot nous apprend que le total de l’emprunt a définitivement atteint 15 milliards 100 millions. Le ministre des finances a achevé la préparation du projet d’impôt sur les bénéfices de guerre.

Viviani nous entretient des loyers et des tribunaux militaires.

Plusieurs ministres se plaignent que la presse parisienne soit laissée complètement libre de ses informations. Elle a annoncé notre prochain dé-