Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 8, 1931.djvu/20

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barquement à Corfou, pendant que nous recommandions à nos alliés de le tenir secret. Malvy lit au Conseil une lettre de M. Cauwès, sous-préfet de Valenciennes, qui est resté en pays envahi et qui a trouvé le moyen d’écrire à son père, l’éminent professeur de la Faculté de Droit. Il lui dit combien les articles de Clemenceau, régulièrement reproduits et commentés par la feuille allemande de langue française, intitulée la Gazette des Ardennes, démoralisent les habitants des régions occupées par l’ennemi. Viviani, Ribot, Gallieni, Clémentel, demandent que la censure se montre plus attentive.

Le groupe alpin, placé sous les ordres de l’amiral commandant en chef des forces navales françaises à Malte, va être transporté à Corfou, avec mission d’assurer la police générale dans l’île et d’y préparer l’installation des Serbes. (Joffre à l’amiral France, n° 100. — Joffre à général de Mondésir, à Scutari, nos 101, 102 et 103.)

Le gouvernement russe nous presse de reconnaître la proclamation de la monarchie en Chine et l’avènement de Yuan Chi Kaï, Le Japon est, au contraire, d’avis de garder une attitude de réserve, (Petrograd, n° 16.)

Le général de Mondésir, arrivé à Cettigné, a été reçu par le roi Nicolas. Celui-ci lui a fait l’accueil le plus aimable et lui a exprimé en termes chaleureux sa reconnaissance pour tout ce que la France fait en faveur du Monténégro. Par contre, le roi s’est plaint en termes presque violents de l’attitude de l’Italie. Enfin, il a dit, à deux reprises, au général de Mondésir que si le Monténégro recevait des provisions et des munitions, il pourrait, en cas de besoin, tenir pendant un an dans