autre, et cela lui suffirait pour construire toute la théorie de la chaleur.
Or cette notion immédiate d’effort ne peut nous servir à mesurer la force ; il est clair, par exemple, que j’éprouverai plus de fatigue en soulevant un poids de cinquante kilos qu’un homme habitué à porter des fardeaux.
Mais il y a plus : cette notion d’effort ne nous fait pas connaître la véritable nature de la force ; elle se réduit en définitive à un souvenir de sensations musculaires, et on ne soutiendra pas que le soleil éprouve une sensation musculaire quand il attire la terre.
Tout ce qu’on peut y chercher, c’est un symbole, moins précis et moins commode que les flèches dont se servent les géomètres, mais tout aussi éloigné de la réalité.
L’anthropomorphisme a joué un rôle historique considérable dans la genèse de la mécanique ; peut-être fournira-t-il encore quelquefois un symbole qui paraîtra commode à quelques esprits ; mais il ne peut rien fonder qui ait un caractère vraiment scientifique, ou un caractère vraiment philosophique.
« L’École du Fil. » — M. Andrade, dans ses Leçons de Mécanique physique, a rajeuni la mécanique anthropomorphique. À l’école de mécaniciens dont fait partie Kirchhoff, il oppose ce qu’il appelle assez bizarrement l’école du fil.
Cette école cherche à tout ramener à « la consi-