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Page:Poirson - Mon Féminisme, 1904.pdf/189

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LE FÉMINISME ET LES ARTS

silhouette arquée, aux cheveux fous, à la face violacée, boursouflée, aux yeux rougis par le vent et la poussière, a la bouche contractée, d’où sortait un jargon de cabaret. Et la « chauffeuse » ! Enfouie sous les dépouilles des animaux polaires, yeux monstrueux, verres noirs, c’est un hybride entre l’ours et le scaphandrier !

Ruskin dut rendre son âme esthétique à l’instant précis où il vit passer, ainsi accoutrée, la Femme ( !) créée pour concourir à l’harmonie, à la beauté des choses de l’univers !

Si Vénus eût osé monter sur un piédestal autre que sa conque marine, les dieux l’eussent déclarée déchue. Ajouterai-je que la déesse sortant des flots était, dans sa nudité, plus décente que la femme « nouvelle » à califourchon, vêtue comme l’autre sexe.

Il y eut chez cette dernière — à son insu — une étroite corrélation entre l’effacement volontaire de ses seins, de ses hanches et l’abdication des grâces de son