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Page:Poirson - Mon Féminisme, 1904.pdf/20

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MON FÉMINISME

haut que ne le feront jamais certaines revendications actuelles. « Une abbesse de ce temps-là, nous dit spirituellement Arvède Barine[1], aurait trouvé les chefs d’État modernes de bien mesquins camarades… » La Femme était absolue souveraine d’établissements immenses et redoutés. La toute-puissance noblement exercée ne devient-elle pas légitime ?

Les systèmes ne sont grands que par ceux qui les pratiquent. Or, le même auteur nous apprend ce que faisaient ces femmes, qui frappaient monnaie à leur effigie, qui traitaient de puissance à puissance avec les princes de l’Église, et qui, selon Bède[2], donnaient des conseils aux potentats de la terre.

Du fond de leur retraite, tout en tenant leurs cours de justice au milieu d’un train magnifique de gentilshommes, de chapelains, d’intendants, de secrétaires, elles formaient un grand nombre d’hommes

  1. Les Couvents du temps jadis Arvède Barine
  2. Histoire ecclésiastique des Anglo Saxons (672-735)