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Page:Poirson - Mon Féminisme, 1904.pdf/23

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LA FEMME DANS LE PASSÉ

apothéose ? Je ne sache pas que l’homme puisse la placer plus haut.

Des plis de la robe céleste de Marie, des grâces inconnues et rafraîchissantes se répandent sur l’Humanité : des fleurs de bonté et de douceur, de justice et de tendresse, desséchées et mortes depuis des siècles, ressuscitent pour épanouir et parfumer les cœurs.

De ses mains bénissantes s’échappent des gerbes d’étoiles consolatrices ; une sublime clarté illumine la terre ; l’Adoration y est de l’Espérance !

Le superbe précurseur de ce magnifique mouvement, Héloïse, la grande initiatrice, n’en eut pas même, au fond de son Paraclet, une fugitive vision. Ce qu’elle fut, elle l’a été parce qu’elle devait l’être : l’admirable incarnation du rôle et de la destinée de la Femme à travers les âges, la grande éducatrice inconsciente de l’œuvre immense qu’elle préparait.

Mais pas plus que les autres religions, le christianisme ne libéra la Femme. Certes,