Aller au contenu

Page:Poirson - Mon Féminisme, 1904.pdf/36

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
34
MON FÉMINISME

C’est l’aberration indispensable de toute évolution à sa genèse, aberration inhérente à l’infirmité du jugement humain.

Le Féminisme « sectaire », c’est le pendule qui, au début, s’élance violemment vers l’extrême limite de son oscillation. Dans son essence propre, le Féminisme « sectaire », de par l’exagération du fougueux élan de la première heure, dépasse le but : il retarde ainsi la marche vers la perfection de sa cause, l’avènement du nouveau règne. Un génie, un grand penseur, qui fut aussi un grand croyant, a dit : « Ce sont les catholiques qui font le plus de tort au catholicisme[1] » ; mot profond, qui trouve ici son juste parallèle : ce sont les Féministes qui font le plus de tort au Féminisme.

L’émancipation de la Femme est une idée qui date des temps les plus lointains. Or, l’Idée, chez les peuples, parcourt lentement un chemin pénible… En France,

  1. Gounod