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Page:Poirson - Mon Féminisme, 1904.pdf/53

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FÉMINISME ET FÉMINISME

entre celle-ci et l’homme. Aussi bien, puisque les savants ne s’accordent pas, écartons-nous de la brume de leurs hypothèses : élucidons une fois pour toutes, froidement si possible, non par la science mais par les faits, cette irritante question de l’infériorité féminine.

Le fait est brutal ; il parle haut ; avec lui aucune tergiversation.

Une chose demeure au plus haut degré frappante dans la lutte des sexes : la défense féroce de l’homme contre un adversaire dont l’infériorité (absolue et certaine pour lui) excite son mépris. Pourquoi opposer à un être aussi faible le plus meurtrier des engins, « la Loi » ? Écrase-t-on un moucheron avec une massue ? Un arsenal de guerre à ce point redoutable ne fait-il pas ressortir la puissance et non la faiblesse de l’ennemi ? Pourquoi l’homme s’ingénie-t-il à élever des barrières infranchissables contre un si piètre combattant ? Ne serait-ce pas pour enrayer, endiguer un pouvoir ubiquitaire qui le déroute et l’inquiète ?