Page:Poirson - Mon Féminisme, 1904.pdf/54

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
44
MON FÉMINISME

Voilà un fait. En voici un autre. (Je l’ai dit, avec eux, aucune échappatoire.)

Malgré les difficultés énormes et de tous genres qui ont hérissé le chemin des femmes à travers les âges, un grand nombre d’entre elles se sont illustrées intellectuellement au même degré que les hommes, alors que pour ceux-ci ces mêmes obstacles n’existaient pas. Est-il téméraire d’avancer que l’effort gigantesque de ces cervelles féminines, sans atavisme intellectuel puisque les cerveaux-ancêtres n’avaient pas été enchaînés, courbés à des travaux auxquels les cerveaux masculins sont aguerris depuis des siècles — dénote chez la femme une organisation supérieure, et si perfectible qu’elle ferait honneur, s’il existait, à un troisième sexe plus fort que les deux autres ? Renversons le cas. L’homme y eût échoué parce qu’à une intelligence remarquablement développée il fallait joindre une volonté de persistance et de rigueur qui n’est pas dans le tempérament masculin.