Page:Poitras - Refrains de jeunesse, 1894.djvu/22

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Ah ! oui, pourquoi ces pleurs ! sur mon âme, j’en jure,
Ce baiser, pur rayon d’une flamme très pure,
Au souffle de l’amour,
Après s’être embrasé dans le feu de ma fièvre,
Glissa comme un parfum sur le bord de ma lèvre,
Et glissa sans retour.

Non, non, reviens à toi ! l’extase à sa caresse !
Et l’extase à cette heure avait jeté l’ivresse
Dans mon cœur, mes pensers ;
Dans l’air que je humais, je buvais ton haleine,
Et l’enivrant parfum de tes cheveux d’ébène
Qu’il avait traversés.

C’est l’extase, oui, crois-moi !… maintenant ma mignonne,
Tu vois mon repentir, sois chrétienne, pardonne !
Tout de même, dis-moi,
Dis-moi, si ce baiser dans ton cœur qui me gronde,
Fit entendre un doux mot qui jette par le monde
Le plus puissant émoi ;