Page:Ponchon - La Muse au cabaret, 1920.djvu/143

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Des seigneurs considérables,
Des dames du plus haut rang,
Pour lesquels sont misérables
Deux cent mille francs par an.

Fallait, pour que je le crusse,
Que je le lusse, vraiment,
Et tout ce monde était Russe,
Comme on ne l’est seulement

Qu’en France. Et tous étaient princes,
Pour le moins, nés Troubetzkoï,
Et possédant des provinces.
Tous ! jusques au moindre « boy ».

Ma foi ! qu’à cela ne tienne.
Que s’il faut pour vivre ici
Être un Troubetzkoï, pardienne !
Troubetzkoïsons-nous y.

Et sur le susdit registre,
Sans hésiter, sans émoi,
À mon nom si terne et bistre
J’ajoutai : né Troubetzkoi.

De ce jour, à table d’hôte,
On fut plein d’égards pour moi,
Puisque j’étais de la côte
De l’illustre Troubetzkoi.