Page:Ponchon - La Muse au cabaret, 1920.djvu/152

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Ô chère enfant ! ô Wilhelmine !
— Disaient ces bons Ruremondois —
Nos linges sur ta peau d’hermine !
Nos savons en tes roses doigts !

Et voilà que leurs mains hâtives
Tremblaient d’aise, balbutiaient
Sur leurs reliques respectives…
Ils se pâmaient, s’extasiaient !

L’un reprit ses fards, cosmétiques,
Ses boîtes de poudre de riz,
L’autre ses fioles d’huile antique
Et s’en firent des beignets frits ;

Un troisième de ces bons drilles,
Ses éponges… qu’il avala
Tout comme il eût fait des morilles.
Et Dieu sait s’il se régala !

Tel, avec ses « pattes de lièvre »
Obtint un modeste civet ;
Tel, de son rouge pour les lèvres,
Ne réalisa qu’un sorbet.

Un, de son savon de Marseille
Fit un fromage. Un autre mit
L’eau de sa baignoire en bouteille,
Pour la boire avec ses amis,