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Ta fuite, alors, évoque la mémoire
De mon enfance éteinte sans retour,
Où je croyais au bonheur dans la gloire,
Où je croyais au bonheur dans l’amour !

Mais pour te suivre au ciel, vapeur légère,
À peine, hélas ! ai-je brisé mes freins,
Que l’heure sonne et que, sur l’étagère,
J’entends l’appel des fraternels refrains.

Et sous le joug je replace ma tête ;
Je me résigne et subis mon destin,
Et c’est ainsi que pour vivre en poète,
Je n’ai du jour qu’une heure le matin.

II



Mais quand l’automne a mûri les olives,
Qu’on sent du froid les précoces rigueurs,
Devant un feu de débris de solives,
De moi la pipe éloigne les langueurs.

Je vois alors, en nuages bizarres,
Sa vapeur bleue au plafond voltiger.
Je souffle en l’air : c’est le cri des fanfares,
Un grand combat commence à s’engager ;