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Un escadron de guerriers fantastiques,
Les uns sans tête et les autres sans bras,
Mêle et confond ses formes élastiques.
Un second souffle éteint tout ce fracas.

Que j’aime bien ces flots dont tu m’enivres !
Je vois comme eux fuir les illusions
Qui me berçaient. Quel vaste champ tu livres,
Douce fumée, à mes réflexions !

Pour que ma vie ici-bas se complète,
Combats en moi la fatigue des sens,
Et que toujours mon âme de poète
Monte vers Dieu sur ton bleuâtre encens.

Charmant tableau de la vie éphémère,
De nos beaux jours, du fragile bonheur,
Fuis dans les airs, vapeur bleue et légère,
Dont le parfum est si doux à mon cœur !



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