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XXXVI
notice


V


Il y a quatre ans que je faisais précéder des simples détails qu’on vient de lire la publication des premières œuvres de Poncy. Cette publication était un début : un début pour un volume de vers ! Je tremblais autant, je tremblais plus que le poète, car je connaissais le monde d’indifférence et de mortalité quotidienne dans lequel il s’agissait pour lui de faire son entrée. Ce poète était un ouvrier, jeune et ignoré : or l’on commençait à être blasé sur la poésie des ouvriers ; on commençait à leur dire, dans certaines feuilles : « C’est assez ! »

Non, ce n’est jamais assez, quand nous assistons à l’inspiration de quelques-unes de ces âmes qui ont reçu d’en haut la puissance créatrice du beau et du grand ! Non, ce n’est jamais assez : que cette inspiration se révèle par la couleur, par la forme, par le son ou par la pensée ; que nous la trouvions dans les rangs cultivés de la société : ou, mieux encore, qu’elle jaillisse à l’improviste des rangs incultes où la