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XXXVII
sur poncy

préparation humaine n’a rien fait, afin de mieux témoigner de son origine céleste, afin de mieux faire voir aux hommes qu’elle n’est qu’un souffle de Dieu !

Quelque chose me disait bien que Poncy mériterait un jour d’être compté dans la classe de ces intelligences privilégiées ; mais il m’a toujours paru qu’il est du devoir de l’éditeur littéraire d’une œuvre nouvelle, de s’identifier en quelque sorte avec l’auteur inconnu auquel il sert d’introducteur, d’avoir comme lui et pour lui de la défiance, de la modestie, et, tout en travaillant à son succès artistique, de se montrer jaloux et ménager de son caractère moral. J’annonçai donc les premières poésies de Poncy avec réserve, avec timidité, prenant moi-même les devants sur la critique, afin de l’adoucir en la prévenant dans ses justes observations.

Depuis cette époque, le succès est arrivé au jeune maçon avec tout son éclat, tout son retentissement. Quatre années ont suffi pour étendre, dans des proportions inespérées, sa réputation, pour arrêter fermement son caractère et mûrir son talent. Le peuple l’a accueilli comme un de ses poètes, et les poètes, les ar-