Page:Potier de Courcy - Nobiliaire et armorial de Bretagne, 1890, tome 3.djvu/302

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ET DES USURPATIONS NOBILIAIRES 289

services de tous les officiers*. Les archives des cours souveraines possfedent les provisions de toute la noblesse de robe aux deux derniers sikcles. Le cabinet du Saint-Esprit, k la Biblioth&que impériale, renferme les preuves faites devant les juges d’armes et les généalogistes offlciels pour les honneurs de la cour, pour Tadmission dans certains chapitres, dans les 6coles militaires et dans la maison de Saint-Cyr, pour les ordres duRoi, ceux de Malteetde Saint-Lazare et pour les pages de lapetiteet delagrandeécurie. Lagénérationactuelle adoncdenbmbreuxmoyens descrattacher&un ascendant direct, maintenuaux Reformations de 1666-1696, anobl ou ayant obtenu depuis des lettres de confirmation, ou bien ayant exercé Tune des charges qui procuraient la noblesse. Ces moyens sont : lesregistres de l’6tat-civil, les contrats de maria^e^artages ou ventes ; les commissions, brevets militaires et lettres de pension ; les provisions d’of flees judiciaires comme secretaires du Roi, offlciers deschambres des comptes, cours des aides, tr£soriers et g£n£rauxdes finances, conseillers aux parlements du royaume et maires de certaines bonnes villes. Si Ton demandait k chacun les mfimes preuves qu’au dernier sifecle, e’est-a-dire d’appuyer chaque degré de généalogie par trois actes origiiiaux jusqu’au commencement du XVI 8 sifecle et deux actes originaux pour les sifecles antérieurs, ce serait se montrerbien exigeant, aprfes la destruction que la Revolution a faite de tant de titres feodaux ; mais, je le r£pfete, etablir dans chaque famille une filiation centenaire n’est nullement impraticable.

Ce qui fait craindre de jeter un regard scrutateur sur Torigine des noms et des titres aujourd’hui en usage, c’estlacertituded’avoiriconstaterd’innombrables usurpations. Combien existe-t-il aujourd’hui de families nobles en France ? — Nous n’avons pas en mains les elements ndcessaires pour etendre ce recensement k toutes les provinces de la monarchie ; mais nous avons pu TStablir pour plusieurs et en particulier pour la Bretagne. Nous avons trouvé que, lors de la recherche de 1666-1696, 2,084 families de cette province avaient 6té maintenues dans leur noblesse 2 . Aux fitats tenus k Rennes en 1786, la plus nombreuse de ces assembles qu’on etit encore vues, on comptait 760 membres dans l’ordre de la noblesse ; mais beaucoup appartenaient aux mfimes families.

FAMILIES NOBLES.

La Bretagne poss£dait done, k la fin du xvn° sifecle. . . . ; 2,084 Les registres de maintenues de la g£néralité de Caen renferment 1,322 La gén£ralite d’Alen$on, comprenant aussi le Perche ■. 1,686

Ce futseulement en 1781 qu’un Mit du Roi revoquant celui de 1750, qui conferait la noblesse he"reditaire 

a la troisieme generation de capitaines et chevaliers de Saint-Louis, etablit pour la premiere fois que nul ne pourrait devenir officier dans les armees frangaises, s’il n’^tait noble ou flls de chevalier de Saint-Louis. Un autre 4dit du i er Janvier 178G Etablit la mdme obligation pour la marine, lesarmes de l’artillerie et du ge"nie en 6 tant exemptees. L’opinion publique trouva avec raison que c’ltait une enormity de recruter exclusivement de nobles une carriere qui jusqu’alors avait 6t& la pepiniere de la noblesse, et Tinjustice de cette loi expliquerait en partie l’attitude des depute* du Tiers aux Etats-Ge’ne’raux.

  • Ce n ombre donn£ par Cherin (Abrigt chronologque) se decompose en 1,506 famiUes maintenues a

la Reformation générale et en 578 autre s déboutees ou condamnees a la meme epoque, puis posttoieurement confirmees ou anoblies.

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