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LE « MEMBRE »

tombait dans les projets de White comme un billet de cent piastres dans les poches d’un locataire qui vient de recevoir son exeatdu proprio.

« Je crois, avait dit White au détective, que nous allons nous entendre.»

— C’est cela, avait répondu Bedger, vous m’instruirez sur les choses du pays puis, ensuite, nous irons à New-York.

Bedger et White passèrent quinze jours ensemble, faisant la navette entre Québec et Montréal, le détective s’« instruisant » sur les us et coutumes parlementaires du pays québécois et le journaliste prenant des notes.

Et, maintenant, nous retrouvons les deux amis, à New-York, dans le bureau de John C. Sharp. Le financier est flanqué de ses deux amis et protégés Ewart Hall et Harold D. Stevenson.

Dans le silence feutré du grand bureau d’où l’on entend que très assourdi l’inlassable bourdonnement des cohues de la rue, la voix cassante d’Edward White égrène une longue leçon sur les procédures parlementaires québécoises.

« Oui, messieurs, explique-t-il, il n’est pas de mécanisme qui soit plus ingénieux dans sa complication que celui du régime parlementaire de « chez nous ». Avant que de prendre une résolution importante ou de promulguer une loi essentielle, il faut qu’une commission nommée par la Chambre l’ait longuement étudiée, discutée et que le gouvernement ait donné son avis ; que la Chambre où sont réunis une foule de gens de mérite peu ordinaire, y ait, par deux ou trois