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le tour du saguenay

Dans le district de Québec, on peut prendre le saumon à la mouche dans la rivière Jacques-Cartier, près de Québec, dans la rivière Murray à Charlevoix, dans la rivière Sainte-Marguerite, dans le Saguenay et aussi dans la rivière Bersimis, à vingt-six lieues plus bas que Tadoussac. La Bersimis fournit le plus gros Saumon de la côte nord du Saint-Laurent, si ce n’est la rivière Moïsie qui coule à peu de distance de là. À part ces rivières, combien d’autres peuplées de saumons, de moins grande taille, il est vrai, mais non moins agréables à prendre !

D’où vient le saumon ?

On peut dire que le berceau de la grande famille salmonidée, c’est la Baie-des-Chaleurs.

Il y a soixante-quinze ans, on prenait le saumon sur toute la côte nord à volonté. Les Indiens le capturaient à la nigogne, c’est-à-dire au harpon. Ils en capturaient par ce moyen des quantités énormes. Il n’y avait pas de lois de pêche alors pour restreindre le saccage des rivières.

Il y eut alors des pêches merveilleuses. On ne comptait plus les saumons capturés. Ce fut vers 1864 que l’on passât les premières lois protégeant cette pêche. On proscrivit la nigogne et on limita la capture à certaines réserves de pêche. Le saumon, qui avait commencé à déprimer, revint. En 1871, on adopta le système de louer les rivières à bail. Les stations de pêche accrurent une réelle valeur. Enfin, en 1873, on inaugura la pisciculture, mais ce ne fut qu’en 1875 qu’on introduisit dans les établissements ichthyogéniques des quantités d’alvéoles valant la peine. En 1877, l’inauguration de l’Intercolonial stimula le com-