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le tour du saguenay

Au lac Saint-Jean, on ne pêche la ouananiche, à bien dire, que dans deux endroits : dans l’estuaire de la rivière Metabetchouan et dans la Grande Décharge qui est le paradis de ce poisson. Elle existe aussi, mais très peu, dans les estuaires de tous les tributaires du lac Saint-Jean : l’Ashuapmouchouan, la Ouiatchouan, la Mistassini, la Peribonca et autres rivières. Dans la Grande Décharge, les meilleurs endroits de pêche à la ouananiche sont la Baie de la Décharge, la Vache-Caille, la Chute-à-Griffith, ainsi nommée en l’honneur de l’un des plus passionnés des sportmen américains qui, naguère, passait les étés à la Grande Décharge, M W. Griffith, de New-York. Ces endroits ont été loués pendant de longues années par M. H.-J. Beemer qui était autrefois propriétaire de l’Hôtel Beemer de Roberval, construit en 1887 et de l’Hôtel l’Island House. Le premier a été détruit par le feu voilà une quinzaine d’années, ce qui nécessita la fermeture de l’Island House qui existe encore mais qui est fort délabré. Pendant près de vingt ans, la réclame faite par la compagnie du Québec et Lac-Saint-Jean a attiré au lac Saint-Jean des milliers de touristes qui, après avoir passé quelques jours à l’hôtel de Roberval, se rendaient au Island House, bâti à l’entrée de la Grande Décharge, et où ils faisaient la pêche à la ouananiche. Un grand nombre de guides, la plupart des indiens montagnais, logeaient dans une maison construite près de l’hôtel et gagnaient leur vie à conduire les étrangers dans les différents endroits de pêche de la Grande Décharge et surtout à leur faire sauter les rapides en canot d’écorce. C’était une aventure des plus périlleuses.

Un pénible accident a mis pratiquement fin à ce