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Page:Potvin - Sous le signe du quartz, 1940.djvu/115

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jours, quelques-unes de ses cataractes hurlant comme à la mort.

Et l’ombre de la mort, en effet, une deuxième fois en vingt-quatre heures, planait par là.

Le conducteur du canot qui venait d’arriver avait appris à Dumoulin qu’un de ses fils, son cadet, le matin, en s’amusant, à Ville-Marie, le long d’un ruisseau gonflé par des pluies récentes, s’était noyé. Il avait neuf ans et était le favori du père qu’on venait chercher pour les funérailles…

Cependant le chef de l’équipe des prospecteurs ontariens qui, pendant ce temps était resté à l’écart avec ses hommes et qui ignorait le nouvel événement qui bouleversait le campement, s’impatientait contre tous ces incidents qui l’empêchaient de conclure une entente avec Dumoulin, finit par se rapprocher de ce dernier !

« Nous allons », lui fit-il, « approvisionner le camp minier du lac Here où l’on manque de provisions depuis déjà plusieurs jours. Nous devions prendre le « Swallow » qui a péri malheureusement. Nous voulons partir, quand même, sans faute, demain matin, et nous comptons sur vous… »

Dumoulin leva lentement la tête.

« Impossible, mon cher monsieur, impossible… S’il n’y avait que la fatigue, je vous conduirais dès cette nuit au Lac Here, mais on vient de m’annoncer qu’un de mes enfants s’est noyé,