Page:Poulverel - De l’air au point de vue hygiénique et thérapeuthique.djvu/13

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Je ne ferai pas ici l’étude approfondie des divers éléments de l’atmosphère, ni de l’influence que chacun d’eux exerce sur les êtres vivants ; ce serait sortir des limites beaucoup plus restreintes de mon sujet.

Mais avant de quitter l’examen des causes qui peuvent vicier l’air libre et le rendre insalubre, je ne puis passer sous silence les intéressantes recherches de Daniell sur le dégagement d’acide sulfhydrique qui se fait à l’estuaire des grands fleuves des contrées tropicales.

Daniell, ayant été chargé par l’Amirauté de rechercher à quelles causes était due la destruction rapide du doublage de cuivre des navires employés dans les stations de la côte occidentale d’Afrique, examina dans ce but la composition chimique des eaux, et trouva des proportions notables d’hydrogène sulfuré libre, dont l’origine se trouva dans l’action d’immense quantité de matières végétales sur les sulfates de la mer. Les eaux cèdent facilement ce gaz à l’atmosphère, et il y a là une source facilement appréciable de viciation de l’air : il faut avoir senti, dit M. Tardieu, l’horrible fétidité de ces miasmes pour concevoir l’accablement physique et moral et la sensation de malaise et de dégoût auxquelles on finit souvent par succomber. Du reste, ce dégagement d’hydrogène sulfuré libre ne se rencontre pas seulement à l’estuaire des grands fleuves des côtes d’Afrique ; il peut se reproduire à toutes les embouchures des vastes rivières, là où les eaux de la mer viennent se mêler à celles des marécages : c’est une des grandes causes d’insalubrité des marais salants.

Il résulte, en effet, des recherches fort intéressantes