Page:Poulverel - De l’air au point de vue hygiénique et thérapeuthique.djvu/9

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En raison de la faiblesse extrême de son poids, il semble que l’air ne doive presser que très peu à la surface des corps ; et il semble en outre, d’après le principe d’égalité de pression qui s’applique d’une manière générale à tous les gaz, que les couches inférieures de la masse atmosphérique ne puissent exercer une pression plus grande que les couches inférieures. Cependant c’est le contraire que montre l’observation. Il est aujourd’hui parfaitement reconnu : 1o que la pression exercée par la colonne atmosphérique est considérable ; 2o que cette pression décroît à mesure qu’on la considère dans des couches de plus en plus élevées. À l’état de pureté la pesanteur absolue de l’air est constamment la même ; mais on conçoit que sa pesanteur spécifique, c’est-à-dire celle qu’il a sous un volume donné, varie suivant le degré de condensation ou de rapprochement de ses molécules ; d’où il suit qu’en considérant l’air comme formé de couches successivement superposées, sa densité est bien plus considérable dans les couches inférieures, où il est plus comprimé, que dans les couches supérieures : on sait, en outre, que ses molécules sont d’autant plus écartées qu’il y a une plus grande quantité de calorique interposée entre elles. Telles sont en effet, les causes qui font varier la pesanteur spécifique de l’air suivant qu’on s’élève plus ou moins au-dessus du niveau de la mer, et suivant les différents degrés de température. Je dois ajouter que les vapeurs qui existent ordinairement dans l’atmosphère, que les mouvements que l’air y éprouve etc. peuvent encore apporter beaucoup de modifications à la pesanteur spécifique de ce fluide.