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vue d’un comité de vigilance contre la pornographie.

Tout dernièrement, il m’a fallu proscrire de mon propre foyer, un journal de mode bien connu, répandu à plus de cent mille exemplaires chaque semaine, dans les familles, ateliers de couturières, sur les tables de modistes, et dans lequel se trouvaient neuf annonces de méthodes non déguisées d’avortement ou anticonceptionnelles. À T., une jeune bonne de vingt ans est morte des suites d’avortement en pratiquant les conseils indiqués dans ces annonces.

À côté de cette presse quotidienne, avide de crimes et de scandales, il y a une autre presse hebdomadaire, bi et tri-hebdomadaire, dont l’unique prose consiste dans la description de la débauche. Point n’est besoin de la nommer. Le plus vieux de ses représentants est depuis longtemps majeur. Mais en prenant l’expérience de l’âge il ne s’est pas amendé, et ce qu’il était en 1887, il l’est encore. Son tirage est considérable ; sa vente est assurée ; sa prose est aphrodisiaque, cynique parfois ; ses gravures sont d’un déshabillé des plus licencieux. Mais sa notoriété l’a toujours mis à l’abri des rigueurs du parquet. Il fait les choses salement,