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mais en grand : c’est une force, la force de l’immonde jointe à l’audace de la canaillerie. Quoiqu’il soit profondément pornographique, nous, les « pères la Pudeur », le considérons encore comme l’un des moins sales de la triste et dégoûtante série.

Au mois de février 1907, voyant un garçon de douze à quatorze ans l’acheter à un kiosque de B., je l’achetai aussi. Les gravures de la quatrième page avaient comme titre : La protection du tutu à travers les âges. Quatre gravures représentaient : Eve le cachant avec ses cheveux ; la femme de Noé avec une feuille de vigne ; au xviie siècle une libertine le voilait avec un peu de mousseline, et la femme du xxe siècle se dispensait de tout voile. Je communiquai le numéro au président du tribunal, qui déclara sans hésitation ces gravures obscènes.

Que l’on veuille bien lire la lettre ci-dessous, d’un père de famille, peintre-sculpteur très distingué de la ville de X., à l’enfant duquel ce journal fut remis gratuitement, dans la rue, pendant qu’il se promenait avec sa bonne ; elle montre que nous sommes, au fond, peu difficiles, nous qui nous efforçons de combattre la pornographie, et que si le public, qui souvent nous raille, savait mieux ce qui se passe, il ne