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jamais embarrassé non plus. Mais tous ceux qui ont un intérêt quelconque pour que subsiste l’équivoque nous jettent dans les jambes leur argument favori : « Où commence et où finit ce qui est obscène ? » Nous répondrons, en nous appuyant sur la décision des juges de Limoges d’accord avec le jugement du tribunal de la Seine : « est obscène tout ce qui tend publiquement et intentionnellement au rapprochement des sexes ».

Pour ma part, je ne saurais admettre la définition de la pornographie donnée par l’abbé Sertillanges au meeting de la Sorbonne, le 4 février 1906 : « La pornographie est tout ce qui trouble la chair ». Presque toujours l’obscénité trouble ou prostitue l’esprit, la mentalité. Bien des personnes, au contraire, peuvent voir des choses obscènes sans que leur chair en soit en rien troublée. Il faut encore considérer les natures faibles, les caractères efféminés, les mystiques, chez lesquels des tares héréditaires ou une éducation faussée ont déséquilibré le jugement. Ceux-là se troublent pour rien, et ne peuvent voir une œuvre d’art représentant une nudité sans être gênés. Ce n’est donc pas à ce genre d’experts qu’il faudra s’adresser pour apprécier l’obscénité ou