Page:Pourésy - La gangrène pornographique, 1908.djvu/36

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 20 —

la pornographie de l’art ou de la littérature. Pas davantage à ceux qui ont, développé en eux-mêmes, ce penchant à la débauche du corps qui est latent même chez beaucoup. Il y a des gens dont la chair n’est troublée par rien si ce n’est par la frénésie du désir à assouvir. Est-ce à ceux-là que vous demanderez de dire « ceci est pornographique et cela ne l’est pas » ? Et parce que tel esprit mal équilibré aura rendu son jugement pour ou contre, faudra-t-il en conclure que nous sommes en présence d’une production littéraire ou artistique, obscène ou contraire aux bonnes mœurs ou non ? Je ne le pense pas.

Je ne saurais accepter non plus, malgré toute la haute admiration que j’ai pour M. le sénateur Bérenger, la définition qu’il donne de la pornographie, à la suite de celle du Père Sertillanges : « La pornographie, c’est tout ce qui peut corrompre l’enfant » [1]. Si cette thèse était admise en droit correctionnel, il y aurait bien peu de pornographie publique à condamner, car la plupart des productions obscènes sont heureusement incomprises de la plus

  1. Manuel pratique contre la Pornographie. Paris 1907, p. 41,