Page:Pourésy - La gangrène pornographique, 1908.djvu/85

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 69 —

y vont tout droit, les femmes aussi, et comme les exploitants sont là pour exploiter, ils n’empêchent jamais les enfants de regarder. Il y a des années que cette ignoble industrie fonctionne dans nos grandes villes, sans que l’on soit parvenu à les faire disparaître. On se demande ce qu’il faut le plus mépriser de la couardise des pouvoirs publics ou de l’audace de ces pornographes ! Les scènes reproduites dans ce genre d’appareil sont toujours de la même nature : « le coucher ou le bain de la parisienne, une nuit de noces, si maman me voyait, situation délicate, scène audacieuse », etc., etc. Toujours et toujours le prologue et l’épilogue de l’acte sexuel, ou la reproduction de la femme en vue d’exciter la curiosité malsaine ou la lubricité de l’homme. Il est inutile de décrire les désordres produits dans l’imagination des enfants et des adolescents par ces descriptions.

À M., pendant que je regardais dans un de ces appareils à suscriptions « troublantes », une demi-douzaine de jeunes garçons de 10 à 14 ans, me bousculaient littéralement pour regarder dans l’appareil. J’étais obligé de les repousser du pied et de la main : ils voulaient voir ! Une plainte fut adressée au Parquet