Page:Préliminaire de la constitution, Reconnaissance et exposition raisonnée des droits de l'homme et du citoyen.djvu/4

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OBSERVATIONS.


Il est deux manières de présenter de grandes vérités aux Hommes. La première, de les leur imposer comme articles de loi, d’en charger la mémoire plutôt que la raison. Beaucoup de personnes soutiennent que la loi doit toujours prendre ce caractère. Quand cela seroit, une déclaration des droits du Citoyen n’est pas une suite de loix, mais une suite de principes. La féconde manière d’offrir la vérité est de ne la pas priver de son caractère essentiel, la raison et l’évidence. On ne sait véritablement que ce qu’on sait avec sa raison. Je crois que, c’est ainsi que les Représentans des François du dixhuitième siècle doivent parler à leurs Commettans.

Il est aussi deux méthodes pour être clair. La première consiste à retrancher de son sujet tout ce qui exige de l’attention, tout ce qui sort des choses triviales que tout le monde fait d’avance. Il faut en convenir, rien n’est plus simple et plus clair, pour la foule des Lecteurs, qu’un travail exécuté sur ce plan ; mais, si l’on veut traiter son sujet, le présenter tel que sa nature l’exige, dire tout ce qui lui appartient, et écarter ce qui ne lui appartient pas : c’est à un autre genre de clarté qu’il faut aspirer. Celle-ci ne dispense pas de l’attention.

Au reste, on trouvera à la fin de ce petit Ouvrage, une suite de maximes dans le goût des déclarations de droits déjà, connus, et propres au grand nombre de Citoyens moins accoutumés à réfléchir sur les rapports des hommes en société.