Page:Préliminaire de la constitution, Reconnaissance et exposition raisonnée des droits de l'homme et du citoyen.djvu/7

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  • fporer librement des moyens. Ce n’eft pas feulement un

droit, c’eft un devoir*

11 exifte, il eft vrai, de grandes inégalités de moyens inéfitïtt parmi les hommes. La nature fait des forts & des foibles ; de m ^ cnfc elle départit aux uns une intelligence qu’elle retufe aux autres. Il fuit qu’il y aura entr’eux inégalité de travail, inégalité de produit r inégalité de consommation ou de 1 jouilfance ; mais il *e fuie pas qu’il paifle y avoir inégalité de droits. Tous ayant un droit égal découlant de la même origine, il fuit que celui qui entreprendrait fur le droit d’Un autre 9 franchiroit les bornes de fon propre droit; il fuit que le droit de chacun doit être refpecré par chaqae autre , & que ce droit &c ce devoir ne peuvent pas ne pas être séciproques, Donc le droit du foible fur le fon eft le même que celui du fort fur le fôible. Lorfque le fort parvient à opprimer le foible , il produit effet ûns produire obligation. Loin d’impofer tin devoir nouveau au foible , il ranime en. lui le devoir naturel & impérirTabîe de repouffer loppreffion. Ceft donc une vérité éternelle &, qu’on ne peur trop .réopérer aux hommes , que l’acte par lequel le fort tient le foible fous fon joug , ne peut jamais devenir un droit ; fit u’au contraire laôe par lequel le foible fe fouftrait au joug u fort eft toujours un droit , que c’eft un devoir toujours pTelTant envers lui-même.

H faut donc s’arrêter aux feules relations qui puiflent légt Relation* timement lier les hommes entrsux , c ? eft-à-dire , à celles qui légitim*!™ naifTenfd un engagement réel.

IU’ya point d’engagement , s’il n’eft fondé fur la vo-i ta^iontc’. lonte libre des contraétans. Donc , point d’aflbeiarion légi- P rînc «pc de time , fi elle ne s’établit fur un contrat réciproque , volons JScm" taire & libre de la part des co- AlTociés. Puifque tout homme eft chargé de vouloir pour fon bien f il peut vouloir s’engager envers Tes femblables , Se il le voudra t s’il juge que c’eft foa.ayantage:

Il a été reconnu plus haut que les hommes peuvent beaucoup pour le bonheur les uns des autres. Donc une fociété fondée fur l’utilité réciproque eft véritablement fur la ligne des moyens naturels qui fe préfentent à l’homme pour le conduire à" fon but; donc cette union eft un avantage , & non un facrifice , & l’ordre focial eft comme une fuite, comrne un complément de l’ordre naturel.’ $ é }* f ? 2 Ainfi, lors même que toutes les facultés {enflbies dé droil «« lui Fhomtne ne- le portexoieat pas- d’une manière très- -^enV A4

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