Page:Procès-verbal de la Commission Municipale du Vieux Paris, 1898, 3.djvu/7

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Il ajoute que l’initiative qu’a prise M. Maurice Martin doit être encouragée, parce qu’elle faciliterait la tâche de la 3e Sous-commission.

La proposition de M. Périn est adoptée.

M. Jules Périn offre, de la part de M. Maurice Martin, artiste peintre, des photographies — prises par lui de son appartement — des immeubles de la place Saint-André-des-Arts, n° 11 (encadrement de fenêtres Renaissance), rue des Poitevins, n° 6 (tour et tourelle) — qui doivent être démolis prochainement pour la rue Danton.

Ces photographies avaient été promises par M. Martin aux membres de la 1re Sous-commission lors de leur visite au quartier Saint-André-des-Arts.

Le même membre offre de la part de M. Gaston Rapin, élève de l’École nationale des beaux-arts, une photographie prise sur un relevé de la Fontaine du square Monge, fait par lui et exposé au Salon de 1897.

La Commission décide que des remerciements seront adressés à MM. Martin et Rapin.

M. Brown annonce à la Commission que, lors de l’Exposition universelle de 1889, M. Hochereau, alors conservateur du Plan de Paris, avait commandé à M. Bourgeois, artiste peintre, une série d’aquarelles des vues de la périphérie de Paris. Ces aquarelles, qui sont du plus grand intérêt pour l’histoire de Paris, pourraient être rassemblées au musée Carnavalet.

Il demande à la Commission d’émettre un vœu dans ce sens.

Ce vœu est adopté.

M. Edgar Mareuse demande où sont placées les grandes vues de l’ancienne seigneurie de Clichy et des 8e et 17e arrondissements actuels.

M. Brown répond qu’elles sont à la mairie de Clichy.

M. Charles Lucas donne lecture de son rapport sur l’ouvrage de M. Laffitte relatif au 16e arrondissement :

M. J. Laffite, adjoint au maire du 15e arrondissement, a offert aux archives de notre Commission, par l’intermédiaire de M. Alfred Lamouroux, un précis historique et anecdotique sur Auteuil, Passy, Chaillot et le bois de Boulogne, précis intitulé : Un coin de Paris, le 16e arrondissement dans le passé (Paris, 1898, in-12, X+173 pages, Hachette).

De curieux souvenirs, en partie biographiques, sont rappelés par M. Laffite dans cette étude, d’une lecture facile, et qui obtient aujourd’hui en volume le même succès qu’elle a valu l’an dernier à son auteur sous la forme plus concise d’une conférence faite à la section de Passy-Auteuil de l’Association polytechnique.

De semblables recherches, élucidées dans un but de vulgarisation de l’histoire d’un arrondissement, d’un quartier, ou même d’un monument de Paris, ne sauraient être trop encouragées par notre Commission, qui doit trouver, dans les auditeurs de telles conférences et dans les lecteurs de tels livres, de précieux collaborateurs épris des vestiges du passé, aptes à en apprécier l’intérêt et ardents à nous les signaler ainsi qu’à les préserver de toute destruction.

26 mars 1898.

Charles Lucas. »

M. Jules Périn donne lecture de son rapport sur l’ouvrage déposé par M. Millet et relatif au quartier Saint-André-des-Arts.

M. P. Millet, ancien membre du Tribunal de commerce de la Seine, président de la Chambre des entrepreneurs de couverture, de plomberie, d’assainissement et d’hygiène, vient de publier un recueil de documents professionnels et historiques, destiné surtout à être mis aux mains de ses confrères, mais qui sortira de ce cadre restreint et sera lu par toutes les personnes qui s’intéressent au vieux Paris.

C’est presque une œuvre pieuse de la part de M. Millet de n’avoir pas voulu laisser disparaître le berceau de l’école professionnelle de la corporation, sans donner « un mot de regret et d’adieu » à la vieille maison qui l’abritait en ces dernières années.

Et, très ingénieusement, M. Miilet — qui aime les choses de l’esprit, les investigations dans le passé, a cédé au désir de montrer dans quel milieu était situé le n° 18 de la rue des Poitevins, siège de cette école professionnelle. Il a donc joint à ses documents professionnels une « histoire d’un vieux quartier de, Paris ». Il conduit son lecteur, de Lutèce, avec ses Thermes, à travers le moyen âge avec ses Châtelets, ses vieux ponts, au Palais et au Tribunal de commerce, et s’engage dans un dédale de vieilles rues du quartier Saint-André-des-Arts, si riche en vieux hôtels des 17e et 18e siècles.