Page:Procès-verbal de la Commission Municipale du Vieux Paris, 1899, 5.djvu/14

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L’abbaye de Saint-Antoine avait été fondée en 1198 ; les bâtiments furent reconstruits à la fin du xviiie siècle par l’architecte Lenoir dit le Romain.

Un décret de la Convention nationale en date du 17 janvier 1795 a affecté à l’usage d’hôpital les bâtiments utilisables de l’antienne abbaye de Saint-Antoine-des-Champs.

Lorsque, le 20 août 1790, le ministre de l’Intérieur autorisa Antoine Lenoir à enlever de l’église de l’abbaye les tombeaux de Jeanne et de Bonne de France, l’on apprit que le monument situé dans la " ci-devant abbaye qui se démolit en ce moment » n’existait plus ; qu’il avait été brisé et les débris vendus en 1793.

La Commission a beaucoup admiré le bâtiment reconstruit en 1767 ; c’est un édifice très remarquable, d’une belle conception ; il y aura lieu d’en demander la photographie.

L’ancien bâtiment dit de la communauté possède une rampe d’un bel ouvrage de ferronnerie ancienne.

Le bâtiment du personnel contient un très bel escalier en pierre, du commencement du xviie siècle, qui est en bon état et qui est très intéressant au point de vue de la stéréotomie.

Une reproduction en a été demandée.

La Ire Sous-commission présente les propositions suivantes :

En ce qui concerne l’hôpital Trousseau :

1° Demander à l’administration de l’Assistance publique de prendre des mesures pour mettre en évidence et pour conserver la plaque funéraire qui porte à son envers l’inscription : Hospice des orphelins.

2° Demander à la même administration de veiller à la conservation de la plaque rappelant l’inondation de 1740 et de vouloir bien informer la Commission du Vieux Paris, dans le cas où le mur qui la contient viendrait à être démoli.

Adopté.

3° Prendre des photographies :

a) De la façade du pavillon d’Aligre ;

b) De la façade intérieure des bâtiments en regard de l’entrée de la chapelle ;

c) Du portail de l’église ;

d) De l’inscription de 1740.

Adopté.

Renvoyé à la 3e Sous-commission pour exécution.

En ce qui concerne l’hôpital Saint-Antoine : 1° Prendre des photographies :

a) De l’entrée de l’hôpital sur le faubourg Saint-Antoine ;

b) Du bâtiment central avec le fronton et le développement des deux ailes.

2° Faire un relevé d’architecte de l’escalier du bâtiment du personnel.

Adopté.

Renvoyé à la 3e Sous-commission pour exécution.

20. — Rapport sur le livre de M. A. Thieullen : « Les véritables instruments usuels de l’âge de la pierre », dont il a été fait hommage à la Commission.

M. Tesson donne lecture du rapport qu’il a été chargé de faire sur le livre de M. A. Thieullen : Les véritables instruments usuels de l’âge de la pierre (Paris, Larousse, 1897) :

M. A. Thieullen, membre de la Société d’anthropologie de Paris, a offert à la Commission du Vieux Paris le travail dont il a donné connaissance à la Société d’anthropologie les 20 janvier et 3 février 1898, au sujet des silex taillés des époques paléolithique et néolithique. Cet ouvrage s’éloigne des préoccupations habituelles de notre Commission ; pourtant, il doit retenir notre attention, car, à côté de constatations un peu troublantes sur le compte desquelles la science officielle hésite à se prononcer, l’on rencontre des descriptions d’objets trouvés dans des fouilles pratiquées dans le bassin de la Seine et à Paris même. A ce titre il semble que l’ouvrage de M. Thieullen soit du vieux Paris de la veille.

Reprenant et étendant les découvertes que Boucher de Perthes avait eu tant de mal à faire accepter par les savants, M. Thieullen a recueilli un nombre extrêmement considérable de silex de toutes dimensions ayant reçu des tailles visiblement intentionnelles. Après un classement méthodique, il a pu coustater. que les innombrables silex taillés qui se rencontrent en plein diluvium pouvaient se ranger sous un nombre assez restreint de types bien définis et de caractères bien apparents. Alors, franchissant les limites tracées par la science officielle, qui ne reconnaît de tailles