Page:Proudhon - La Pornocratie, ou les Femmes dans les temps modernes.djvu/243

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calculée, et sévère. Point d’exhortations, d’admonitions, pas un mot de représentation ; cette maladie ne doit point se prendre par la raison, par la logique ; tout ce que tu dirais ne servirait qu’à empirer le mal. Il est clair que tu ne peux ni ne dois nier rien de ce qui irrite ta moitié : cela est ainsi, et cela est bien. Au lieu de chercher à adoucir pour elle la situation, il faut la rendre au contraire, non plus rude, mais plus invincible, plus inexorable. Tu dois être alors comme le représentant de la fatalité. Bien moins encore dois-tu la consoler de ses peines, lui offrir des dédommagements, dissimuler tes prérogatives ; elle te regarderait, et avec raison, comme un hypocrite, ou comme un esprit faible ; tu la dégoûterais. Laisse-lui cuver son chagrin, sans un mot, sans une réflexion : surtout alors, pas une marque de tendresse. En ce moment, elle n’est plus femme ; ton amour serait contre nature ; que la continence la plus absolue devienne ta règle. Tu te perdrais, et elle avec toi. C’est par d’autres moyens que tu dois agir sur ce cœur affadi, et lui rendre l’énergie et la moralité.

D’abord, veiller sur toi-même, et tout en t’abstenant scrupuleusement du lit conjugal, observer la plus exacte fidélité. Pas un mot, pas un geste