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  Mon crédule cœur
N’a point de ce dieu trompeur
       Peur…
  Depuis ce jour-là
Ce feu caché me brûla
       Là.

On est étonné de l’aisance avec laquelle Panard place des vers monosyllabes :

Et l’on voit des commis
       Mis
  Comme des princes,
Qui jadis sont venus
       Nus
  De leurs provinces.




CHAPITRE XV.
Du mélange de différents mètres. — Vers libres.

On peut mélanger des vers de mesure inégale tantôt symétriquement, comme dans les stances et les strophes, dont nous parlerons plus loin, tantôt sans cadre régulier.

On appelle vers libres, poésie libre, des vers dans lesquels le poëte entremêle à son gré différentes mesures, sous la condition expresse de produire un ensemble bien cadencé. Racine, Quinault, Rousseau, dans la poésie noble ; la Fontaine, Chaulieu, Voltaire, dans le genre familier, ont particulièrement eu l’entente de ce genre de versification.

Comme modèle le plus parfait de vers libres, nous