Page:Quicherat - Petit Traité de versification française, 1882.djvu/115

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t itérons les chœurs d’j&Mr et d’Athalie. H suffira tl’en transcrire un fragment.

J’ai vu l’impie adoré sur la terre :

Pareil au cèdre, il cachait dans les cieux

Son front audacieux

1) semblait à son gré gouverner le tonnerre,

Foulait aux pieds ses ennemis vaincus

Je n’ai fait que passer, il n’était déjà p !us. RAC. Les opéras de Quinault sont en vers libres. Ils offrent beaucoup de morceaux pleins de douceur ou d’élévation.Voici de ce poëte une tirade admirée par Voltaire. C’est Médée qui parle :

Sortez, ombres, sortez de la’ nuit éterneUe ;

Voyez le jour pour le troubler ;

Que l’affreux Désespoir, que la Rage cruelle

Prennent soin de vous rassembler.

Avancez, malheureux coupables,

Soyez aujourd’huidechainés ;

Goûtez l’unique bien des cœurs infortunés,

Ne soyez pas seuls misérables.

Ma rivale m’expose à des maux effroyabtes

Qu’elle ait part aux tourments qui vous sont destinés, Non, les enfers impitoyables

No pourront inventer des horreurs comparables Aux tourments qu’elle m’a donnés.

Goûtons l’unique bien des coeurs infortunés,

Ne soyons pas seuls misérables.

Rousseau, dans ses Cantates, a employé avec succès le système des vers libres. Voici le début de la Cantate de Ctfce.’

Sur un rocher désert, l’effroi de la nature,

Dont l’aride sommet semble toucher les cieux,