Page:Quicherat - Petit Traité de versification française, 1882.djvu/24

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D’un autre côté, des rimes présentant les même !. lettres seront fausses, si la prononciation diffère. Ainsi briller ne rimera pas avec distiller, ni oser avec renverser, ni tranquille avec quille. Par là sont proscrites beaucoup de rimes pour t’œi), qui étaient encore tolérées dans )esièeie de LouisXIV, mais qui alors corn. mençaient à céder à une sage réforme, comme foyers et altiers avec fiers, enfer avec triompher, e~re avec paroître (paraître), francois (français) avec lois, etc.

2° Un mot ne peut rimer avec lui-même. Ainsi, l’exemple suivant, de Racine, est condamnable : Témoins trois procureurs, donticelui Citron

A déchiré la robe. On en verra les pièces.

Pour nous justifier voulez-vous d’autres pièces ? ? 3° Mais quand deux mots, s’écrivant de même, ont un sens tout différent, ils peuvent rimer ensemble. Tels sont pas, point, négations, avec pas, point, sub’ s[antifs ;preMK !,participe,avec~M~,substantif,etc. Notre malheur est grand ; il est au plus haut point ; Je l’envisage entier, mais je n’en frémis point. CORN. A mes justes désirs ne vous rendez-vous pas ? Ns peut-elle à l’autel marcher que sur vos pas ? RAC. Tel que vous me voyez, monsieur, ici présent, M’a d’un fort grand soufflet fait un petit présent. Ah ! la voici, seigneur prenez votre parti. t. Dans les Plaideurs. Ici le mot pièce est identiquement ]a même, quoique pris dans deux acceptions différentes. Racine me parait également repréhensible quand il dit

Vous voyez devant vous mon adverse partie.

Parbleu, je me veux mettre aussi de la partie.

Mais il ne faut.pas oublier que ces petites négligences sont dans une comédie.