Page:Quicherat - Petit Traité de versification française, 1882.djvu/26

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6° Mais la rime est permise si le simple et le composé, ou deux composés, ontune signification éloignée, ou si deux mots présentent une ressemblance fortuite de lettres, sans que l’un soit dérivé de l’autre. Ainsi l’on pourra bien faire rimer ensemble ~af~er, regarder ; c secourir ; séparé, préparé ; fait, e~,p6[r/a~ ;pM’MeMre, pfomeMre~oMmettre, commettre ; fort, c~brt ;/ ?’on<,s~-oH< ; naissance, reconnaissance, etc.

Mais il me faut te perdre, après l’avoir perdu ; Et pour mieux tourmenter mon esprit éperdu, etc. CORN. Ne crains pas toutefois que j’éclate en injures ; Mais n’espère non plus m’éblouir de parjures. ID. La satire ne sert qu’à rendre un fat illustre ; C’est une ombre au tableau, qui lui donne du lustre. BOIL. Sur ses genoux tremblants il tombe à cet aspect, Et donne à la frayeur ce qu’il doit au respect. ID. Je vous’abuserais si j’osais vous promettre

Qu’entre vos mains, seigneur, il voulût la remettre. RAC. Sa colère, après tout, n’a rien qui me surprenne ; C’est à vous, c’est à’moi qu’U faut queje m’en prenne. ÎD. 7° Les finales en é, er, ée, doivent rimer de ta consonne qui les précède, c’est-à-dire de toute l’articulation. Bonté ne rime pas avec donné, mais rime avec chanté, charité’.

Les finales en ié, ier, iée, demandent une rime en ié ou yé, ier.ou yer, etc.

1. Racine a péché une fois contre cette règle c’est dansrsa première pièce, les Frères ennemis

Elle s’en est, seigneur, mortellement frappée,

Et dans son sang, hélas ! elle est soudain tombée.

La Fontaine a fait souvent cette faute.