Page:Quicherat - Petit Traité de versification française, 1882.djvu/35

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que dans le style familier. Ainsi Racine a écrit, mais dans les Plaideurs :’

En deux heures au plus.–On n’entre point, Monsieur. –C’est bien fait de fermer la porte à ce crieur. OBSERVATIONS GÉNÉRALES.

f La langue française ne fournit pas de rime pour tous les mots. Ainsi l’on ne trouverait pas de terminaison que l’on pût accoupler avec triomphe, perdre, etc.

2° It n’est pas même permis de faire usage de toutes les rimes qui existent. Elles ne doivent être ni recherchées ni triviales.

La Harpe relève dans la Motte les rimes suivantes, qu’il accuse avec raison d’être bizarres évoque, épo,que 7o, Clio ; strophe, opo~rop~e/ enthousiasme, pléonasme ; dans le Mierre, flèche et brèche ; dans Piron, boursoufle, souffle, maroufle.

3° n faut éviter également les rimes banales. Certains mots trouvent très-peu de terminaisons homophones qui leur correspondent, en sorte que la présence d’un de ces mots fait deviner celui qui viendra ensuite. Ce pressentiment presque infaillible de la seconde rime nuit beaucoup au charme des vers. Parmi les rimes qu’on doit éviter, comme trop communes, il faut compter les suivantes : famille, fille ; prince, province ; poudre, fôudre ; juste, auguste ; lustre, lustre ; marque, monarque ;, songe, mensonge ; sombre, ombre ; hommes, nous sommes ; dieuou adieu, lieu, etc.

4° Certains temps des verbes présentent des rimes