Page:Quicherat - Petit Traité de versification française, 1882.djvu/62

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<’ Les règles de la construction poétique, senties par les oreilles délicates et exercées, exigeraient que l’on mît

Tous ceux qui de son chant admiraient l’harmonie. « De cette manière, l’inversion est bien placée ; au lieu que deux substantifs rapprochés forment un hémistiche d’une dureté choquante. »

Boileau a dit

Imitez de Marot l’élégant badinage.

L’inversion suivante serait défectueuse

Imitez avec soin de Marot le langage.

De même ce vers

H donnait de son art les charmantes leçons. BOIL. deviendrait mauvais si l’on mettait

Il donnait dans ses vers de son art les leçons. 2° Quand deux compléments, dépendants l’un de l’autre, sont précédés tous deux d’une préposition, ils doiventêtre placésala suiteet dansl’ordre logique. Voltaire a dit dans l’Orphelin de la Chine : Je n’ai pu de mon fils consentir à la mort.

Inversion dure et forcée, dit la Harpe, étrangère au génie de notre langue. Observez, comme principe général, que l’inversion, dont le but est de varier notre versification sans dénaturer les procédés du langage, est naturelle au notre avec un régime direct, et qu’elle y répugne avec un régime indirect, quand