Page:Quicherat - Petit Traité de versification française, 1882.djvu/63

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il y a concours des deux particules de et à. Ainsi l’on aura très-bien

Je n’ai pu de mon fils envisager la mort.

«Mais l’on aura tort de dire :

Je n’ai pu de mon fils consentir à la mort.

< Pourquoi ? C’est que l’inversion est en quelque sorte double. Non-seulement vous mettez la particule relative ~e avant la mort, qui doit la régir, mais vous la mettez avant une autre particule qui doit naturellement la précéder, avant à : l’oreille est trop déroutée. En voulez-vous la preuve ? c’est que vous diriez sans aucun embarras

la mort de mon fils je n’ai pu consentir.

Vous n’avez fait ici que mettre le régime avant le verbe, ce que notre poésie permet mais dans aucun cas vous ne diriez De mon à la mort, etc. Dans l’exemple suivant, Corneille a commis la même faute que Voltaire

On s’étonne de voir qu’un homme tel qu’Othon Daigne d’un Vinnius se réduire à la fille.

3° On ne peut rien mettre entre la préposition et un infinitif qui lui sert de complément’.II n’est pas permis de const.’uire, comme on le faisait autrefois sans de toi me plaindre, pour à toi plaire, etc. On voit ce défaut dans les vers suivants

1. Excepté dans quelques cas Pour le voir, sans rien dire, pour tout dire, etc.