Page:Régnier - Escales en Méditerranée.djvu/157

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chevaux les attendent, tenus en main. Ils se mettent en selle élégamment, sans avoir eu l’occasion de se servir de leurs revolvers.




Loti nous a proposé une promenade dans Stamboul et nous sommes retournés avec lui à la mosquée Mehmed-Zoccoli et, de là, il nous a conduits près du Bezestin à la Mahmoud Pacha-Djami. Elle est située sur une petite place ombragée de beaux platanes et toute fleurie de glycines. Nous nous sommes assis à l’un des cafés qui l’entourent. Loti s’est fait apporter un narghilé. Je le regarde fumer. Sa main fine tient délicatement le souple tuyau. À ses pieds est étendu un pauvre chien jaune. Autour de nous des gens dégustent leur minuscule tasse de café. Loti aime cet endroit qu’il trouve « très vieille Turquie ». Il est maintenant tout à fait apprivoisé et il nous invite à aller le lendemain dans la soirée à bord du Vautour. Il y attend la visite d’une jeune fille turque qui risquera cette dangereuse équipée. Il donne à cette mystérieuse personne le nom de Balkis.