Page:Régnier - La Canne de jaspe, 1897.djvu/53

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s’amortissaient aux tapis des salons. Il fallait écarter des draperies, pousser des portes, manier des serrures. La lueur de la petite lampe éclairait des files de statues et des rangées de bustes, le sourire d’un marbre ou la gravité d’un bronze, une nudité ou une attitude. La lumière, au passage, bombait la panse d’un vase, éveillait la dorure d’un meuble, scintillait au cristal d’un lustre. Des couloirs vides aboutissaient à des rotondes désertes et, de marche en marche, de porte en porte, on arrivait enfin à l’appartement de la Princesse de Termiane.


*


Le jour où je devais y être introduit je me rendis d’assez bonne heure chez mon ami, M. d’Orscamps. Il avait obtenu que je prisse à la table de la Princesse la place qu’y laissait libre son départ. Il partait le lendemain, ses bagages encombraient le vestibule. Les écuries ouvertes, les domestiques congédiés, tout l’hôtel prenait déjà un air d’abandon. Je cherchai d’Orscamps d’étage en étage et j’allais descendre au jardin, pensant l’y rencontrer, quand un refrain de cornemuse me guida vers le haut de la maison. Je