Page:Régnier - Le Miroir des heures, 1911.djvu/82

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

78 LE MIROIR DES HEURES


Puisque, comme jadis, devant vous, je traverse

Un paysage calme et frais

Où monte, dans le ciel où son arc se renverse,

La lune entre deux longs cyprès,


Puisque à côté de moi ma Princesse fidèle,

Réglant son cheval sur le mien,

Ecoute s’exalter dans la nuit triste et belle

Le rossignol qui se souvient,


Tandis que, par respect pour l’amour, à l’oreille,

Et tout bas, elle me redit

Quelque tendre pensée, à la sienne pareille,

D’Omar Khayam ou de Sâdi !